Il n’aimait pas les hommages.

Nous avons plein de mots pour parler de 2020, les uns plus amers que les autres.

Il n’est pas possible d’effectuer, ne serait-ce qu’un kilomètre, dans notre capitale sans tomber sur un spectacle effarant qui nous rappelle à quel point l’indignité est devenu notre ordinaire.

La vie des morts est vite éparpillée, séparée en mille petites histoires, mille petites vérités distillées par ceux qui pleurent sincèrement et ceux qui trouvent une occasion supplémentaire de parler et de défendre leurs propres causes.

Nous sommes souvent débordés par notre quotidien, incapables de réaliser que telle personne, à laquelle nous prêtions telles qualités, accordions crédit, ait pu commettre des actes honteux, pris des décisions choquantes qui nous laissent sonnés d’incompréhension.

Nous perdons pied dans tout.

Les temps ne sont pas cléments.

Le mois de septembre nous retrouve ensevelis sous d’énormes chagrins, sonnés par la montée en puissance de la violence, ne disposant pas de moyens d'agir sur une situation complexe qui mine notre énergie et nous laisse totalement désespérés.

Nous avons les mains vides face à nos morts, comme des croyants qui auraient oublié le sens et l’utilité de l’offrande.